Pour un chef d’entreprise, anticiper au maximum l’évolution de son activité afin d’atteindre ses objectifs est crucial. La stratégie financière est le plan d’action mis en place par le dirigeant en vue de financer durablement son fonctionnement, en étant à minima à l’équilibre et au mieux excédentaire. Voici comment élaborer et pérenniser cette stratégie pour son entreprise, en quatre étapes.
Sommaire :
Élaborer une stratégie financière pour son entreprise | 4 étapes incontournables
1 — Analyser la situation financière actuelle de son entreprise
Pour être en mesure de déterminer une stratégie financière, il faut comprendre son point de départ.
Comment se porte l’entreprise ?
L’étude de la santé financière d’une société passe par un inventaire des revenus, des dépenses, de l’actif et du passif. Les documents comptables, le bilan, le compte de résultat et les annexes, sont à éplucher. Ils sont précieux pour évaluer les performances financières globales.
À partir du compte de résultat, l’examen des ratios financiers permet de jauger la rentabilité, la solvabilité ou encore la liquidité. Les ratios de taux de marge, de taux de rentabilité net, de productivité et de répartition de la valeur ajoutée indiquent les profits, ou les pertes, et donc le niveau des richesses créées par le cycle d’exploitation. Le ratio de solvabilité vérifie que l’entreprise est bien apte à rembourser ses dettes. Le ratio de liquidité précise la capacité à honorer les charges à court terme, si la trésorerie est suffisante pour assumer le fonctionnement. Les différents taux de croissance des ventes, des bénéfices ou des actifs sont un indicateur de bon développement.
Quelle est l’évolution de la performance financière ?
Les documents comptables ne représentent qu’une position à un instant T. Il est alors primordial d’examiner leur progression : fonds de roulement et besoin en fonds de roulement, chiffre d’affaires, rentabilité. Étudier l’évolution de la performance financière permet de savoir si la condition s’améliore ou s’aggrave.
2 — Définir des objectifs à atteindre
Avec une vision précise de la situation, les axes de progression sont quasiment identifiés.
Quels objectifs ?
L’objectif le plus évident est l’amélioration de la rentabilité, qui amène à augmenter le chiffre d’affaires en réduisant les coûts.
Une entreprise saine est une entreprise qui dispose de suffisamment de liquidités. La gestion de la trésorerie, et notamment l’anticipation des creux, est cruciale. Le but est donc d’optimiser la gestion des flux de trésorerie.
Il est possible de vouloir augmenter la valorisation de sa société, par exemple dans l’optique d’une revente.
Pour améliorer un ratio de solvabilité trop faible, il est judicieux de réduire l’endettement, en remboursant des dettes ou en évitant d’en contracter de nouvelles.
Selon la typologie de l’entreprise (secteur d’activité, structure juridique, stade de développement, taille…), les ambitions ne sont pas les mêmes. L’important est de délimiter la stratégie en matière de quantité et de qualité.
Des objectifs sur plusieurs horizons
En fonction des objectifs fixés, il faut rester prudent quant à la faisabilité. Si la plupart des mesures décidées sont applicables rapidement, tous les effets ne peuvent être immédiats. Ainsi, il convient de désigner des cibles atteignables à court, moyen et long terme.
3 — Mettre en place un plan d’action
Lorsque l’on sait où l’on en est et où l’on souhaite aller, la mise en place de la stratégie financière est déjà bien ébauchée.
Décider des actions à mener
En fonction des objectifs et des axes de progression envisagés, les actions à mener sont définies. Quelles qu’elles soient, s’agissant d’optimisation financière, il convient d’établir un budget prévisionnel.
Pour un objectif d’amélioration du fonds de roulement, il existe deux leviers : diminuer les frais, accroître les revenus, ou encore mieux, les deux ! Dans ce contexte, les démarches ciblent l’augmentation du chiffre d’affaires (revalorisation des prix, du panier moyen grâce à la vente additionnelle ou nouvelles prestations).
Pour restreindre les coûts, il faut étudier chaque poste de dépense, se demander s’il est indispensable et comment il serait possible de le réduire.
Autre exemple, pour un objectif qualitatif d’augmentation de la satisfaction client, il est envisageable de systématiser l’envoi d’un questionnaire après chaque vente. Cela permet de réagir plus rapidement. Un client satisfait communique positivement, recommande l’entreprise et surtout y revient ! Conquérir de nouveaux clients est essentiel, mais le taux d’attrition doit être surveillé.
Identifier les ressources dont dispose l’entreprise
Une fois les objectifs et les actions à mener définis, il faut savoir comment les atteindre.
Par exemple, si l’objectif est d’améliorer sa rentabilité, l’un des leviers est l’augmentation de la productivité. Les moyens peuvent être les recettes, la trésorerie ou un prêt bancaire servant à financer des investissements.
Pour un meilleur ratio de solvabilité, les ressources sont les revenus, ou bien un apport numéraire des associés en compte courant ou en augmentation de capital.
Pour minorer les dépenses, il est important de s’appuyer sur des partenariats stratégiques :
• des fournisseurs privilégiés avec lesquels il est possible de négocier,
• des confrères pour une mise en commun de moyens qui permettrait de réduire les coûts de fonctionnement.
Établir un calendrier
Selon l’urgence et la faisabilité, il faut échelonner les tâches en partant de celles qui sont les plus faciles à mettre en place. On peut rapidement supprimer un service inutile ou contacter un fournisseur pour négocier. Réduire l’endettement ou améliorer la satisfaction client prend plus de temps.
4 — Suivre et contrôler régulièrement
Pour s’assurer de la bonne marche de la stratégie financière, une surveillance assidue de l’avancée des actions menées s’impose. En effet, il n’est pas suffisant de se contenter de décider d’une tactique et d’attendre le prochain bilan pour constater le résultat.
Mettre en place des KPI, indicateurs clés de performance
Plusieurs KPI sont exploitables pour suivre et évaluer le succès de la stratégie, par exemple : le ratio de liquidité, le ratio d’endettement, la marge bénéficiaire, les coûts de production, l’évolution du chiffre d’affaires, le coût d’acquisition d’un nouveau client, la durée du cycle de trésorerie…
En fonction des objectifs, c’est au dirigeant de choisir ceux qui sont les plus utiles.
Prévoir les mécanismes de contrôle
Pour être en mesure de suivre les KPI choisis et donc l’évolution de la stratégie financière, des outils sont nécessaires.
Le tableau de bord de gestion permet un suivi global en temps réel de l’évolution des KPI. Il peut être complété par des rapports financiers réguliers, établis par le gérant ou le comptable. L’analyse des écarts met en avant le delta entre les objectifs prévisionnels et l’effectif. L’évaluation périodique peut amener à comprendre que les KPI choisis ne sont pas les plus appropriés et à en désigner de nouveaux.
De nombreux outils sont à disposition, par le biais du comptable ou directement en ligne : logiciels de gestion financière, solutions de business intelligence ou simples tableurs.
Instaurer un contrôle fréquent
Rien n’est figé : la stratégie s’adapte. C’est la raison pour laquelle le suivi régulier de la performance est indispensable. Il permet de vérifier que les mesures vont dans le bon sens et de les aménager ou d’en prendre de nouvelles.
La performance financière de l’entreprise est un peu sa carte de visite. Pour en tirer le meilleur parti, il est nécessaire de mettre en place une stratégie qui l’amènera de sa situation actuelle à sa situation optimale.
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