Entre la bonne idée à développer et la création de la société, le parcours du porteur de projet n’est pas un long fleuve tranquille. Dès le début, il expérimente la fameuse agilité du chef d’entreprise qui doit gérer beaucoup d’aspects. Si l’aventure se fait à plusieurs, les rôles peuvent être répartis entre les différents associés.
Sommaire :
Le point de départ dans la création d’une société
L’idée
Toute épopée de création de société naît d’une idée. Il ne s’agit pas de vendre ce que l’on sait faire, mais de faire ce que l’on pourra vendre. Il faut alors se demander à quel besoin répond l’offre, et en quoi elle peut être originale et supérieure à ce qui existe déjà dans le domaine.
L’envie d’entreprendre
Le dirigeant est souvent seul, il doit en avoir conscience. Même avec un bon concept, avec une expertise ou un savoir-faire particulier, il peut échouer. Tout le monde n’est pas fait pour devenir chef d’entreprise. Pour gérer le commercial, la partie technique, l’administratif, les ressources humaines, il fait donc preuve d’adresse. Pour ceux qui ont la chance, dès le début de l’aventure, d’embaucher des salariés auxquels déléguer, il reste indispensable d’être en mesure de superviser les opérations.
La faisabilité
L’idée et l’envie sont là, mais l’activité est-elle pour autant viable ?
L’étude de marché
Elle commence par l’identification du persona, c’est-à-dire du client-type auquel s’adresse l’offre. Il doit être défini le plus finement possible – âge, sexe, catégorie socio-professionnelle, lieu de résidence, habitudes alimentaires, loisirs, etc. -, en fonction du produit ou service proposé. Le but est d’identifier l’adéquation entre l’offre et le besoin, mais aussi de déterminer le degré d’attente du client-type par rapport à cette solution.
L’étude passe par le sondage d’un échantillon représentatif de la cible. Il est impératif d’intégrer le prix dans le questionnement. En effet, il serait dommageable de valider un besoin et une attente de solution, pour finalement réaliser en fin de processus que le consommateur veut bien le produit, mais n’est pas prêt à y consacrer le prix proposé.
Le but de cette approche est aussi d’essayer de déterminer une fréquence d’utilisation hypothétique du bien commercialisé. La réalisation d’une étude de marché peut se faire sur le terrain ou via un questionnaire internet, en fonction du produit, de son mode de distribution et des acheteurs visés. Les résultats servent à ajuster l’offre.
Les moyens nécessaires à la création de la société
L’équipe
Le professionnel peut se lancer seul, mais également avec un ou plusieurs associés. Une union ne fonctionne que lorsque chacun apporte sa pierre à l’édifice, en matière de compétences ou de capital. Il faut aussi s’interroger sur les moyens humains à déployer : salariés, sous-traitance, intérimaires ou aucun collaborateur.
Le local
En fonction du domaine d’activité, un local est parfois requis, qu’il s’agisse d’un commerce ou d’un entrepôt. Lorsque c’est le cas, il est préférable de l’avoir trouvé avant d’établir le prévisionnel. Suivant le lieu et les conditions de location (loyer, caution, droit au bail éventuel), le budget alloué peut passer du simple au double.
Le matériel
Un véhicule, un ordinateur, les unités de travail à équiper, des outils : les besoins matériels sont nombreux et variés. Est-il possible de commencer avec son propre matériel ou bien faut-il investir dès le départ ? De quel stock a-t-on besoin pour démarrer ? Répondre à ces questions est fondamental pour éviter les mauvaises surprises. L’objectif est d’identifier tous les postes de dépenses indispensables au lancement.
Le business plan
Réaliser le business plan est une étape cruciale pour s’assurer de la faisabilité d’un projet. Avoir une solution qui réponde à un réel besoin est un bon début, mais une activité basée sur sa commercialisation est-elle économiquement viable ?
Il faut donc commencer par établir une projection du chiffre d’affaires attendu. Les éléments de l’étude de marché sont repris, en ramenant les chiffres du panel au potentiel à taille réelle. Ainsi, pour obtenir le chiffre d’affaires prévisionnel, il convient de multiplier un nombre de clients par leur panier moyen, ainsi que par leur fréquence d’achat. Ensuite, la somme des charges se déduit pour arriver au résultat. La liste des charges reprend tous les postes de dépenses : loyer, location de matériel, salaires et charges des employés comme du gérant, électricité, téléphonie, frais d’emprunts, etc.
Le chiffre d’affaires doit permettre de payer tous les frais et de tirer un revenu de l’activité. Le revenu du professionnel ainsi estimé n’est suffisant que s’il lui permet d’assumer son train de vie (composition du foyer, charges courantes).
La mise en œuvre de l’idée pour la création de la société
Quand le porteur de projet a la certitude que son idée est viable, il faut encore mettre la machine en route.
Les aspects financiers
Une fois que tout est chiffré, il s’agit de déterminer comment financer le lancement. C’est à cette étape qu’intervient le plan de financement. Il figure dans le business plan.
Les emplois
Les emplois correspondent à toutes les utilisations faites des ressources. Ils comprennent à la fois la consommation finale, les investissements et la variation des stocks. Cela correspond notamment aux achats de matériel, locaux, véhicules et stocks, aux fonds de roulement, aux premiers salaires (3 à 6 mois de besoins en fonds de roulement ou BFR), à la TVA, etc.
Les ressources
Les ressources rendent possible la réalisation d’opérations, elles permettent de financer les emplois. Au moment de la création de société, elles peuvent comprendre l’apport personnel. Celui-ci peut être versé sous forme de capital social ou sur un compte courant d’associés. Dans ce cas, la société a une dette envers l’associé et il peut récupérer son investissement à tout moment, dans la mesure où la trésorerie le permet.
Selon l’activité et la situation personnelle du porteur de projet, des subventions ou un prêt d’honneur s’envisagent. Un prêt bancaire s’obtient avec certaines garanties (caution solidaire des associés ou d’un organisme de type BPI, nantissement). Les bénéficiaires du Pôle emploi jouissent du dispositif ARE grâce auquel ils continuent à percevoir leur allocation. L’ARCE est une autre alternative qui leur permet de toucher un capital en deux fois. Cette somme peut alors servir d’apport personnel.
L’immatriculation
Une fois que le projet est confirmé et que la forme juridique est choisie, il ne reste plus qu’à enregistrer la société auprès de l’instance compétente. Il s’agit de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) pour les artisans, de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) pour les commerçants, de la chambre d’agriculture pour les activités agricoles et de l’Union de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales (URSSAF) pour les microentreprises.
Le suivi du processus de création d’entreprise se fait étape par étape, avec rigueur. Partir sur des bases solides est l’une des clés du succès.
1 réflexion au sujet de « Création d’une société de A à Z »