Ratios financiers issus du bilan

Claire Bénard

Contrôle de gestion

Le bilan comptable est un document obligatoire, édité annuellement, à l’occasion de la clôture des comptes. C’est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un instant T. La structure du bilan, sous forme de tableau, donne une vision générale rapide. Si sa lecture apporte une mine d’informations au gérant comme à ses partenaires, il est indispensable de l’étudier plus en détail. Cette analyse se fait au moyen de ratios financiers qui traduisent l’équilibre des finances : le poids des avoirs, celui des dettes à court, moyen et long terme, la capacité à les assumer.

Les différents ratios financiers issus du bilan

Le ratio d’autonomie financière

Également appelé ratio de solvabilité, il se calcule ainsi : capitaux propres/total bilan. Il permet de connaître la faculté de l’entreprise à s’autofinancer, c’est-à-dire à ne pas être contrainte d’avoir recours aux concours externes.

Le ratio d’endettement net

Ce ratio indique le taux d’endettement moyen, à partir de la formule d’endettement net :

(dettes bancaires et financières + comptes courants d’associés – disponibilités et valeurs mobilières)/capitaux propres.

Le résultat du calcul amène à alerter sur les potentielles situations de surendettement et à évaluer la capacité d’investissement.

Le ratio de liquidité générale

Le ratio de liquidité générale, aussi appelé ratio de l’actif circulant permet, quant à lui, d’évaluer la capacité de l’entreprise à honorer ses remboursements à court terme (ce qui correspond au passif circulant). Il se calcule comme suit :

(stocks + créances clients)/passif circulant (dettes fournisseurs + fiscales et sociales)

Le ratio de couverture des emplois stables

Il indique le taux de couverture des immobilisations par les ressources à long terme, c’est-à-dire les ressources stables (actifs immobilisés). La formule qui permet de le calculer est :

Capitaux permanents (capitaux propres + provisions pour risques et charges + emprunts bancaires et obligataires + comptes courants d’associés bloqués) /actifs immobilisés (actifs immobilisés bruts – amortissements et dépréciations)

Le ratio de vétusté

Il indique le vieillissement de l’appareil de production et peut mettre en exergue un défaut d’investissement. Une entreprise qui va bien se doit d’investir.
Il se calcule en divisant les immobilisations corporelles nettes par les immobilisations corporelles brutes, et doit se rapprocher le plus possible de 1.

Immobilisations corporelles nettes / immobilisations corporelles brutes

Les ratios hybrides

Permettant d’établir le bilan fonctionnel, ils étudient l’équilibre financier de l’entreprise, en s’attachant à la trésorerie :

  • Le fonds de roulement net global (ressources stables – emplois stables) se doit d’être positif. C’est en effet ce delta qui alimente le cycle d’exploitation (les dépenses courantes).
  • Le besoin en fonds de roulement (actif circulant – passif circulant) traduit le montant nécessaire à l’entreprise pour financer son cycle d’exploitation, c’est-à-dire ce dont elle a besoin pour ses dépenses en attendant ses encaissements.

La trésorerie nette (fonds de roulement – besoin en fonds de roulement ou disponibilités – dettes financières à court terme) représente l’argent que l’entreprise peut utiliser de façon immédiate pour assurer son fonctionnement. Si elle est créditrice : tout va bien. Si elle est nulle, la situation est tendue. Si elle est débitrice, de façon ponctuelle, ce n’est pas forcément un problème. Il faut alors avoir recours à des concours bancaires à court terme pour financer le cycle d’exploitation, notamment l’ouverture de crédit en compte, l’escompte ou le financement de stocks. En revanche, si ce ratio est négatif de façon durable, cela souligne un problème plus structurel.

Les différents ratios financiers issus du bilan

Pourquoi analyser les ratios financiers issus du bilan ?

L’analyse des chiffres du bilan, mais surtout de leur évolution entre plusieurs exercices, est fondamentale pour la pérennité de l’entreprise. En effet, ces chiffres fournissent de nombreuses informations liées à la santé économique de l’entreprise.

Orienter le chef d’entreprise dans sa prise de décision.

En phase de création

Toute activité, si elle ambitionne de passer le cap fatidique des trois ans, doit reposer sur une base saine et équilibrée. Si la plupart des créateurs se contentent de travailler sur le compte de résultat prévisionnel, le bilan prévisionnel n’est pas à négliger. Il conduit à faire un point sur les actifs, les investissements, leur financement et la trésorerie.

En phase de stabilisation

Si ces différents ratios ne sont calculés que depuis une photographie de la situation de l’entreprise à un instant T, l’analyse de leur évolution entre deux exercices amène le dirigeant à trouver sa ligne de conduite. Par exemple, l’étude du ratio de liquidité générale l’incite à mettre l’accent sur le suivi de sa facturation pour éviter l’augmentation des créances clients. Elle lui permet également de travailler sur ses stocks, qui peuvent peser trop lourd sur sa trésorerie.

En phase de développement

Le développement ne peut se faire qu’à partir d’un socle robuste. Il s’accompagne quasiment toujours d’investissements : machines, véhicules supplémentaires, nouveaux salariés, nouveau local, etc. C’est là, notamment, que les ratios d’autonomie financière, d’endettement net et de couverture des emplois stables entrent en considération. Ils permettent de répondre à cette question : « Les performances financières de l’entreprise sont-elles suffisantes pour accompagner cette étape ? ».

Rassurer les partenaires.

Les documents comptables ne servent pas qu’au chef d’entreprise et à l’administration fiscale. Ils traduisent la situation économique de la société et sont donc souvent exigés par les parties prenantes.

Les investisseurs

Tout investisseur attend un retour sur investissement. Avant d’injecter de l’argent dans une structure, actionnaires ou banquiers s’assurent de sa solidité et de sa capacité à rembourser. Au moyen du bilan financier, ils peuvent également comparer les performances réalisées avec celles des autres entreprises du même secteur d’activité.

Les partenaires commerciaux

Le bilan et ses ratios peuvent être déterminants au moment d’une négociation. Logiquement, un fournisseur est sécurisé par une bonne santé financière. Il accorde ainsi des délais de règlement plus importants. A contrario, une entreprise en difficulté doit généralement payer ses marchandises dès la livraison, ce qui est synonyme d’une trésorerie tendue. Selon la même logique, un client est davantage rassuré à l’idée de faire affaire avec une société saine. Cela permet de se projeter dans des relations sur le long terme.

Les repreneurs

Dans le cadre d’une cession de parts, le repreneur rachète l’intégralité de la société, contrairement à ce qui se passe lors du rachat de fonds de commerce. Le bilan recense le patrimoine de l’entreprise, c’est-à-dire, en schématisant, ses avoirs et ses dettes. L’équilibre des ratios financiers contribue à déterminer la valeur financière et donc le prix de vente.

Pourquoi analyser les ratios financiers issus du bilan ?

L’analyse des ratios financiers issus du bilan est donc fondamentale pour les différentes parties prenantes de l’activité. Outre le fait d’étudier la performance financière, ils entraînent des prises de décision capitales pour assurer la pérennité de l’entreprise.

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