Le refinancement des PME est une pratique qui leur permet de surmonter les difficultés financières qu’elles rencontrent. Le refinancement consiste à remplacer une dette existante par une nouvelle dette, souvent à des conditions plus avantageuses.
Sommaire :
La croissance économique dépend en grande partie du dynamisme des petites et moyennes entreprises. Malheureusement, avec la pandémie du coronavirus et le conflit russo-ukrainien, plusieurs PME jouissant autrefois d’une santé financière pétillante se sont retrouvées considérablement fragilisées.
La plupart des PME ont bénéficié du prêt garanti par l’Etat (PGE). Ces PME vont donc devoir commencer le remboursement des annuités bientôt. Face aux difficultés de ce remboursement, le refinancement des PME en difficulté devient un impératif.
Comment se passe le refinancement des PME en difficulté ?
Le refinancement des entreprises est une procédure de sauvetage financier destinée à relever les entreprises confrontées à des difficultés de remboursement de leurs annuités de prêt. Pour réussir cette procédure de sauvetage financier, il est essentiel de mettre en place un plan de redressement viable.
La mise en place d’un tel dispositif passe par une analyse et une compréhension de la problématique par les PME concernées. Il s’agira donc de connaître précisément l’origine du problème, les approches et les tentatives de solution essayées puis les solutions alternatives restantes.
Cette analyse est déterminante pour augmenter les chances de convaincre le banquier. L’échange avec ce dernier aboutira à un refinancement si la banque juge, au regard du dossier financier de la PME, que ce refinancement peut être accordé.
Quels documents pour bénéficier d’un refinancement ?
Le dossier de demande de refinancement que vous pouvez envoyer en tant que PME à votre banque doit être composé de :
- Les états financiers de l’entreprise ;
- Les preuves justificatives d’une trésorerie à flux positif ;
- Un budget prévisionnel de trésorerie ;
- Une description de la dette et un historique du service de la dette ;
- Un document indiquant les délais de recouvrement des créances clients et les délais de règlement des fournisseurs ;
- Un dossier de demande de refinancement ou de demande d’obtention de dette supplémentaire ;
- Un cautionnement personnel.
Ce dossier doit être monté de sorte à prouver le besoin d’un nouveau prêt. Ainsi que l’impact que ce prêt aura sur la trésorerie de l’entreprise et sur sa situation financière à court ou à moyen terme. Il s’agira donc d’indiquer les avantages que produira le nouveau prêt sur la situation financière de l’entreprise. Le choix de la stratégie à mettre en œuvre pour enclencher le relèvement de votre entreprise est extrêmement important. Dans cette situation, un plan de redressement convaincant est essentiel, car c’est sur cette base que la banque peut vous accorder le refinancement.
Pourquoi les PME en difficulté doivent envisager un refinancement ?
Certains événements d’ordre politique, économique et financier peuvent compromettre la stabilité financière d’une entreprise. En général, celle-ci ressentira l’impact en fonction de sa taille. Une PME peut donc retrouver le souffle grâce à un prêt. Ce financement va l’aider à couvrir ses dettes et ses pertes afin de poursuivre son activité.
Lorsque ces mêmes entreprises qui doivent des annuités à leur banque se retrouvent confrontées à de nouvelles difficultés financières provoquées par des évènements d’ordre macroéconomique par exemple, leur trésorerie se retrouvera doublement affectée. Il faudra donc rembourser leurs dettes et faire face aux difficultés financières créées par les nouvelles réalités économiques et financières.
C’est justement ce qui se passe actuellement avec la plupart des PME qui ont traversé la crise du coronavirus vaille que vaille grâce aux divers dispositifs d’aide proposés par l’Etat. En effet, alors que celles-ci ont massivement bénéficié des PGE et doivent bientôt commencer le remboursement des annuités, elles se retrouvent à nouveau fragilisées par les conséquences désastreuses du conflit russo-ukrainien sur l’économie mondiale, et sur l’économie française en particulier.
Selon les prévisions de certains experts, il faut s’attendre à une montée du nombre de procédures de défaillances et par ricochet à voir les institutions bancaires plus frileuses quant à l’idée d’accorder des prêts aux PME. Beaucoup de banques ont d’ailleurs réduit leur activité de prêt afin de limiter leur exposition au risque d’endettement, en attendant de reconstituer un certain niveau de fonds propres.
Heureusement, le PGE censé prendre fin dès juin 2022 a connu une deuxième vie. L’Etat a relancé le dispositif afin de préserver la vie des PME les plus fragiles contre les conséquences de la crise financière. Cette deuxième édition du PGE a été relancée dès le 1er juillet de cette année et permettra un financement des PME éligibles jusqu’en fin décembre 2022.
Le financement des PME sur les marchés financiers : une possibilité à envisager ?
Les PME sont structurellement plus dépendantes des prestataires de services financiers, tel que les banques. Actuellement, les PME influencent dans une grande mesure la croissance économique et sont déterminantes pour une croissance inclusive de l’emploi. L’Etat se retrouve donc de moins en moins capable de proposer des mécanismes d’assistance efficaces pour soutenir les entreprises concernées à long terme.
Dans un tel contexte, il est important pour les PME d’envisager une diversification de leurs sources de financement. Les PME ont un accès très limité aux marchés financiers à cause de leur taille et d’autres facteurs tels que :
- Une forte dépendance des clients et des fournisseurs ;
- Une prépondérance du capital humain parmi les actifs de l’entreprise ;
- Les asymétries d’information ou la faible disponibilité des informations sur le potentiel de croissance des PME ;
- Une difficulté relative d’analyse des PME ;
- Une relative concentration du pouvoir entre les mains du chef d’entreprise ;
- Une gestion principalement axée sur la nécessité de sécuriser le patrimoine familial ;
- Le souhait évident des PME de conserver une certaine indépendance financière qui freine l’ouverture du capital de façon absolue ;
- Un rendement faible en période d’augmentation des exigences réglementaires ;
- Etc.
Si les marchés financiers restent largement inaccessibles aux PME, les dirigeants devront se concentrer sur l’élaboration d’un plan de redressement viable et convaincant pour obtenir un refinancement de leur banque.