Selon une étude récente, une PME française sur huit peut s’exposer à un risque de défaillance d’ici 4 ans. Ce dernier représente la probabilité qu’une PME ne soit pas en mesure de rembourser ses dettes et de continuer son activité de manière viable.
Sommaire :
Les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle primordial dans l’économie française. Les PME ne permettent pas uniquement de créer de l’emploi mais elles accélèrent également la croissance économique du pays.
Il est dont important pour les entreprises de mettre en place des plans pour la gestion des risques de défaillance. Cela va leur permettre de faire face aux difficultés économiques. Surtout quand on réalise que le conflit russo-ukrainien porte déjà un coup dur aux prix du gaz, du pétrole, des céréales, etc… On a des raisons de s’inquiéter de la survie de certaines entreprises françaises.
Signes de défaillance des PME
Le nombre des entreprises défaillantes comptabilisées par la Banque de France faisait environ 27 300 entreprises en 2021. La situation a changé par rapport à ce qu’elle était en 2020 et en 2019. Surtout pour les PME qui opèrent dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, grâce au respect des mesures sanitaires.
Dans ces secteurs, on a observé un recul de 38% des défaillances d’entreprise au cours de l’année 2021. La Banque de France affirme ne voir « aucun signe de reprise des défaillances d’entreprise ». Elle rassurait récemment que si le nombre de défaillances en 2021 est resté inférieur à ceux de 2020 et de 2019, 2023 ne devrait pas susciter de crainte.
Malheureusement, ce n’est pas ce que prédit ce bond soudain de 9% enregistré dans les procédures de défaillances vers la fin du mois de décembre 2021. On craint que le nombre d’entreprises défaillantes en 2023 connaisse une augmentation. Dans la plupart des régions, les voyants semblent être en train de passer au rouge.
Une hausse probable anticipée de défaillance des PME pour 2023
Selon Thierry Million, directeur des études du cabinet Altares, il faut s’attendre à une hausse probable des défaillances. Il précise qu’il ne s’agira pas d’un « tsunami ou d’une catastrophe » semblable à celle des premiers mois de la pandémie du Covid-19.
Cela n’empêche pas que 2023 soit marquée par une augmentation du nombre d’entreprises défaillantes. Le paysage économique laisse quand même entrevoir une reprise imminente des procédures collectives devant les tribunaux. On se rappelle que grâce au coronavirus, ces procédures ont atteint leur plus bas taux depuis 35 ans en France.
Le risque de défaillance des PME françaises pour 2023 est donc à la hausse par rapport à 2022. Cependant, il est important de noter que cela n’est qu’une prévision. Il est dont conseiller de bien surveiller les tendances économiques pour être à jour de la situation.
Qu’en sera-t-il du remboursement des prêts garantis prévu pour bientôt ?
Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, prévoit une remontée, quoique limitée, de l’ampleur des défaillances. Le risque de défaillance à court terme des entreprises est actuellement faible. Les entreprises ont des trésoreries plus ou moins bien garnies et plus abondantes que ce que c’était avant la crise. Cela est dû aux dispositifs d’aide d’urgence pour les PME et des TPE, notamment les prêts garantis par l’Etat (PGE), le fonds de solidarité, le chômage partiel, etc… Cependant, cette trésorerie abondante risque d’amorcer une phase de perte de vitesse d’ici là.
En effet, comme le rappelle Denis Ferrand, ces mêmes caisses devront supporter une hausse des coûts et des salaires. Cela affectera la trésorerie des entreprises en fonction des mesures de survie mises en place par celles-ci.
Les entreprises, pourraient-elles rembourser les PGE ?
C’est l’une des principales questions du moment. C’est le plus grand risque qui plane actuellement à l’horizon. Comme l’indique le rapport du Conseil d’analyse économique (CAE), près de 35% des PME et TPE ayant bénéficié d’un PGE ont dû se servir de près de la moitié du montant alloué pour couvrir des pertes ou des dépenses. Or, une annuité du montant de ce prêt s’élève à 20% du montant du prêt accordé.
Les économistes du CAE ont noté dans leur récent rapport sur la question que 25% des TPE et PME ayant bénéficié d’un PGE pourraient se retrouver incapables de rembourser une annuité. Il suffit de regarder le climat économique de plus près pour comprendre pourquoi il en est ainsi.
Par exemple, le secteur de la construction qui représente environ 8% du PIB de la France est aujourd’hui gravement touché par des difficultés d’accès à la main d’œuvre, des difficultés d’accès aux matières premières et surtout par la flambée généralisée des prix de ces dernières. Les économistes du CAE ont signalé une incapacité des TPE et PME de ce secteur à honorer la première échéance de remboursement.
Faut-il craindre un rebond des défaillances par effet de rattrapage ?
Si 2023 semble ne pas venir avec autant de défis économiques que les années précédentes durant lesquelles l’économie française a dû subir les affres de la pandémie du Coronavirus, la vigilance s’impose à tous les acteurs économiques. En effet, l’année 2023 va se caractériser non seulement par une reprise économique, mais aussi et surtout par une normalisation de la situation économique.
Plus clairement, les aides accordées dans le cadre du soutien aux entreprises pendant la crise sanitaire seront retirées. Quelques mesures fiscales, notamment les exonérations, retourneront à la normale. Dans le même temps, les cotisations reportées devront échoir sous peu. Par ailleurs, quand on lève le regard, le conflit russo-ukrainien promet de ne pas manquer de faire grimper les prix du gaz, du pétrole, des céréales, etc.
Au regard de ces réalités, le CAE anticipe une sorte de défaillance par effet de rattrapage. La seule manière pour le pays d’éviter une nouvelle plaie économique serait peut-être de procéder à un retrait graduel des dispositifs de soutien déployés dans les divers secteurs.